La Bible Condamne-t-elle l’homosexualité?

Il n’est pas sans savoir que plusieurs versets de la bible condamne l’homosexualite. Un homme ne couchera pas avec un autre homme comme on couche avec une femmme(Levetique 18:22), ni hommes qui couchent avec les hommes n’hériteront pas du royaume de Dieu(1 Corinthiens 6:9). La réponse à la question à tendance à pencher vers le OUI mais c’est un peu plus complexe que cela.

Plusieurs personnes citent aussi certains autres versets de la bible dont personne ne parle aujourd’hui. Comme le fait de pouvoir vendre sa fille comme servante(Exode 21:7), le fait de pouvoir posséder des esclaves s’ils sont achetés dans des nations voisines(Levetique 25:44), le fait de tuer ceux qui travaillent le samedi(Exode 35:2), manger des fruits de mer est aussi abominable(Levetique 11:10), le fait de ne pas toucher une femme quand elle a ses règles(Levetique 15:19-24). Plusieurs autres pourraient être citer mais arrêtons nous là.

La réponse de certaines personnes religieuses c’est qu’il ne faut pas tenir compte de l’ancien testament. Il faut à ce qu’il parait tenir compte que du nouveau testament, celui où l’esclavage est encouragé. Celui qui explique comment traiter son esclave, si on peut le battre ou le tuer et qui interdit la fuite à l’esclave. L’église condamne pourtant l’esclavage.

C’est à se demander si de la bible, il n’y a que les versets qui mettent en avant et glorifie l’homme Hetero cisgenre qui sont importants. Par ailleurs, certains disent que les 10 commandements ne condamnent pas l’homosexualite et Jesus Christ ne l’a jamais fait non plus durant son passage sur terre.

Dernière ajout mais pas le moindre c’est que le mot homosexuel n’a jamais été mentionné dans la bible avant 1946. Le mot traduit par homosexuel « arsenokoitai » n’a pas toujours été traduit par homosexuel. Dans les traductions allemandes des années 1800 dans Levetique il est dit qu’un homme ne couchera pas avec un jeune garçon comme l’on couche avec une femme et dans la première lettre au corinthiens on parle d’abuseurs de garçons. C’est clairement une preuve que la bible ne parle que la pederastie(pedophilie) qui était monnaie courante à l’époque de l’écriture de la bible.

Le mot utilise par Martin Luther dans sa traduction de 1534 est « knabenschander » knaben se traduisant par garçons et schander par abuseurs. Et c’est un peu étrange que les allemands aient inventé le mot homosexuel en 1862 et que le mot n’apparaît dans leur traduction de la bible qu’en 1983 quand les américains ont financé la traduction de la bible.

C’est d’ailleurs la même chose quand on prend la traduction suédoise de 1674 et la norvégienne de 1830. C’est la pederastie qui est condamnée. Il est d’ailleurs malhonnête l’habitude que les gens ont de condamner Sodome et Ghomorre pour homosexualite alors qu’une simple analyse montre tout ce qui clochait chez eux, ce n’était pas des homosexuels qui vivaient peinard sans déranger personne mais des violeurs qui voulaient violer des anges, des dépravés sexuelles ne vivant que pour le sexe, des personnes n’ayant aucun sens de l’hospitalité alors il serait bien de reconsidérer les choses.

Désabusé

Je n’ai jamais été quelqu’un de très exigeant. Je n’ai jamais été de ceux qui rêvent d’avoir des millions, de devenir super populaire ou d’être une personnalité incontournable. Tous ceux dont j’ai jamais rêvé c’est d’avoir assez d’argent pour avoir ma maison, ma voiture et vivre assez confortablement avec la femme que j’aime, en l’occurrence Joanne. Mais aujourd’hui mes yeux sont devenus deux fleuves qui alimentent mon amertume. Mon sang s’est desséché dans mes veines et je suis rongé de l’intérieur par des vers.

J’ai toujours su que j’épouserais Joanne, encore aujourd’hui il ne me suffit de fermer les yeux pour la voir avec sa robe blanche qui me rejoint devant l’autel. Voilà pourquoi quand elle s’est éloignée de moi sans raisons, mon univers s’est déchiré en deux. Les étoiles se sont mis à tomber du ciel, le monde tel que je le connaissais cessa d’exister.

Je n’ai jamais pu être heureux avec une autre que Joanne mais j’étais enfermé dans une petite bulle de souffrance que je voulais a tout prix laisser. J’ai redessiner toutes les cartes du monde sur mon corps à l’aide de lame et mon sang a eu beau coulé mes douleurs n’ont jamais pu quitté mon corps. Et quand j’ai rencontré Lovely, je pensais qu’elle était celle qui allait apaiser mes douleurs. J’ai appris à mes dépens que l’on ne doit pas donner ce genre de responsabilité à autrui quand on arrive pas à le faire soi-même.

J’avais prévu de construire un château avec Joanne, nous avions déjà commencé les constructions et ça allait être un vrai chef-d’œuvre. Quand j’ai commencé à sortir avec Lovely, elle s’est mise à construire un immeuble pour nous deux qui avançait tellement vite que je n’ai pas eu le temps ni le courage de lui dire non. Et quand Joanne est revenue, je ne savais pas si ça valait la peine de détruire ce qu’elle avait construite.

Je déteste culpabiliser les autres mais quand Joanne est revenue, elle aurait pu me ravoir. Il était encore assez tôt, malheureusement elle n’a jamais prononcé les mots que je m’attendais à entendre, jamais fait les gestes que je m’attendais à voir. J’avais tellement peur d’être à nouveau rejeter que je répugnais à faire le nécessaire. Quand Lovely m’annonça qu’elle était enceinte, elle m’amputa des deux pieds. Mes moignons jamais ne cicatriseront et partout où je passe mon sang écrit notre histoire.

Joanne me dit un jour qu’elle ne m’abandonnera pas et ce jour je lui fais la promesse de lui revenir quoi que ça coûte. A l’époque je ne savais pas que les mots avaient un poids et que ça allait être aussi lourd à porter. Je pourrais donner des cours à Atlas parce que comme lui je porte un poids trop lourd pour mes frêles épaules. On dit que l’amour triomphe de tout, c’est un mensonge. L’amour fait souffrir et multiplie chaque douleur que nous ressentons. L’amour torture et exige un attachement indéfectible.

Des années après, je suis dans la même situation. Joanne veut faire sa vie mais ne sait pas comment me le dire. J’ai deux enfants et Lovely attend toujours que je l’épouse. J’ai une douleur sourde dans mon estomac qui jamais ne s’atténue et mon cœur peine à trouver la force de continuer à battre. Je ne sais plus quoi faire pour réparer toutes mes erreurs alors je m’enfuis.

Je m’enfuis comme un lâche, je m’enfuis comme un criminel, je m’enfuis comme le salaud que je suis qui s’enfuit en achevant de détruire toutes les vies que j’avais déjà commencé à détruire.

Je laisse tomber Joanne que je n’ai jamais cessé d’aimer. Je fuis Lovely qui espère encore que je vais l’aimer un peu plus. J’abandonne mes enfants nés de la nécessité qu’avait Lovely de me garder. Vous ne me retrouverez pas, je n’ai pris ni papier, ni téléphone. Vous ne me retrouverez pas, je n’ai pris que mes somnifères. Je me rends à une destination inconnue, je me rends à un endroit que je ne connais pas encore. A mes amours perdus, bâclés, inachevés, finis avant même de commencer, adieu.

Coïncidences

Revenir chez ma mère n’a jamais été aussi difficile. Je suis conscient que ça fait quatre ans que nos relations se résument à un coup de fil, et la je reviens vivre chez elle. J’aime ma mère mais parfois je me dis qu’elle aurait préféré que je sois une fille, la société a fait en sorte qu’une mère puisse difficilement être à l’aise avec son fils. J’espère qu’elle a su trouver en ma fille ce qu’elle n’a pas su trouver en moi.

C’est vraiment difficile de changer le monde, même changer un pays n’est pas facile. Ça va faire six ans que j’ai déménagé ici, je suis très populaire bien sûr. Je suis dans la vie culturelle, je suis écoutée mais j’ai l’impression d’être là seule à vouloir que les choses changent ici. Mon père avait laissé ce pays par haine du système, et il n’existe dans le monde que très peu de pays à avoir briser ces construits sociaux, le mien en fait partie et j’aimerais faire la même chose ici.

En six ans, je suis tombé enceinte, j’ai perdu un bébé et je ne pourrai plus jamais porter un enfant de ma vie. Je pense sérieusement à rentrer chez moi mais cela voudra probablement dire que j’ai perdu, que j’ai laissé tomber. Personne ne comprend que je sois contre le matriarcat. Une société égalitaire ne devrait favoriser personne, mais même les hommes ne semblent pas comprendre que c’est pas normal qu’ils aient moins de chance dans la vie simplement parce qu’ils sont des hommes. Et certaines femmes me voient comme une traîtresse et m’accuse à tort d’être un homme trans.

Ma vie à basculer cinq ans de cela, quand je suis rentré chez moi avec un bébé dans les bras et que je l’ai remis à maman. Je laissais la ville dans deux semaines et ma mère était d’accord pour prendre soin du bébé pendant mon absence. Quand je suis revenu un an plus tard, je suis descendu chez des amis et ma mère ne l’a pas vu d’un bon œil. Je suis sur que ça se serait passé autrement si j’étais une femme. Malheureusement depuis quatre ans. Elle me fait la tête et j’ai pas revue ma fille depuis. Je suis pratiquement arrivé chez moi, je vais voir comment ça se passe.

Ma mère est restée égale à elle même, une femme ne devant pas afficher trop d’émotions. Ma fille me ressemble tellement que j’en ai les larmes aux yeux, mais elle ressemble aussi à sa mère et je dirais beaucoup. Je ne peux pas penser à elle sans avoir un peu peur, tout c’est passé tellement vite.

Je lui parle et elle me répond avec un calme étonnant pour une enfant de son âge. Elle est comme une version miniature de ma mère, gentille mais froide, tellement distante que j’ai l’impression que je ne comblerai jamais le vide entre nous.

– Tu aimerais sortir avec ton papa?

– Sortir et perdre du temps comme un garçon? Non.

– Pas perdre du temps mais apprendre à mieux se connaître.

– Mami dit que perdre du temps c’est pour les hommes, les femmes ça travaillent dur parce que l’on a un pays à faire tourner.

– Maman, je pense pas que c’est le genre de notion que tu devrais inculquer à une fille de son âge.

– Ah bon, parce que tu sais comment élever les enfants toi? Cinq ans, c’est un peu tard pour nous donner ton avis d’expert, tu ne penses pas? Darcie et moi, nous nous portons très bien.

– Je ne conteste pas tes talents en tant que parent, je dis juste que…

– Comment aurais tu pu contester mes talents en tant que parent? Regarde les hommes autour de toi? Ils font des petits métiers, ils amusent la galerie. Regarde le gouvernement, le parlement et autres, combien d’hommes en tout? Moins de dix. Tu es médecin, ce n’est pas un métier d’homme mais je t’ai appuyé et si tu avais continué à écouter mes conseils, tu serais devenu ministre en dépit du fait que tu sois un homme.

– Non mais, quoique je fasse dans ce pays vous ramenez tout au fait que je sois un homme. Je dois me battre deux fois plus dur que vous autres femmes. Je n’ai pas demandé à être un homme mais c’est pas un mal.

– Non, ce qui est un mal c’est d’aller faire un enfant à une femme dans mon dos. Et de ne pas pouvoir me dire qui est la mère.
Ma petite chérie, tu vas sortir avec ton papa mais ne reste pas dehors plus d’une heure. Tu as des leçons.

Je vais souvent au parc me promener, regarder les enfants jouer et je me dis que si ma fille était encore en vie, elle aurait le même âge que tel ou tel enfant. Le pire c’est que j’ai perdu un enfant dans un pays où une femme n’est pas autorisée à afficher ses émotions. J’ai honte d’avouer que j’ai pas pu continuer à voir la psychologue à cause du regard des gens. Toutes ces personnes, avec un air de reproche dans les yeux, ont réussi à m’intimider et j’ai laissé tomber ma thérapie après deux rendez-vous.

Des fois, je m’imaginais expliquer à ma fille que je ne connaissais pas son père. Je sais que c’est monnaie courante dans notre société et que l’on a tendance à encourager ce genre de pratiques chez les femmes mais je me dis que c’est pas bien. En tout cas, je l’aurais mise en garde contre ce festival de tatouages. Les filles voulaient savoir qui pouvait coucher avec le maximum de gars. Mais moi, j’ai passé la soirée avec un seul homme, tatoué de la tête au pied. Je me souviens bien qu’à un moment il m’a dit que c’était des faux tatouages. Mais bon, impossible de deviner la tête qu’il a sans. Et j’ai pas retenu son nom, ni son numéro de téléphone.

– Dancie? Mais pourquoi je te parle et tu réponds pas?

– Je m’appelle Darcie pas Dancie, tu es mon père et tu connais même pas mon nom.

– Je suis désolé, je t’aime tu sais…

– Ne pleure pas, c’est pas grave. Je suis là tout va bien.

– Désolé de vous déranger, tout va bien? C’est pas tous les jours qu’on voit une fillette consoler une grande personne.

– C’est mon père madame, il a juste oublier mon prénom. Dis à madame que ça va.

– On s’est déjà vu? J’ai une drôle d’impression.

– Papa? Pourquoi tu ne réponds pas? Tu regardes la dame bizarrement, pourquoi?

– Pardonnez-moi, mais j’ai l’impression que votre fille est ma fille, elle me ressemble beaucoup mais elle vous ressemble aussi alors je me demande comment? Je sais que c’est pas la mienne mais tout de même.

Mon pire cauchemar, comment lui expliquer? Elle ne va jamais me croire, je pense que je lui dois la vérité. Combien de juges croiront à cette histoire? Je suis trop jeune pour la prison. Je ne sais même pas de quoi ils vont m’accuser.

– Darcie chérie, va attendre dans la voiture. Je te rejoins tout à l’heure.

– Je t’arrête tout de suite, je suis une personne intelligente et je n’aime pas qu’on se joue de moi.

– Loin de moi cet idée. Je ne savais pas que tu étais enceinte après qu’on ait couché ensemble au festival du tatouage. Tu étais censé me rappeler mais tu n’as rien fait. Quand j’ai vu sur ton dossier que le père avait profiter de toi lors du festival, j’ai paniqué.

– J’ai pas dit ça, j’ai juste dit que j’étais trop saoul ce soir la pour me souvenir de quoi que ce soit mais bon, dans votre société on blâme toujours l’homme. C’est compréhensible mais comment se fait il que quand je me suis réveillée, ils m’ont dit que mon bébé était mort.

– Tu avais perdu beaucoup de temps, j’étais un pauvre interne à l’époque mais je me suis arrangé pour être dans la salle d’opération. Tu avais eu un terrible accident. Le bébé que l’on m’a remis était mort et tu étais pratiquement morte. J’ai pris le corps, j’ai couru dans une salle vide et j’ai fait tout mon possible pour la ranimer, j’ai réussi de justesse. Et quand j’ai été trouver le médecin, elle m’a dit que tu ne survivrais pas et que je pouvais disposer du corps du bébé. Personne n’a su que j’ai réussi à la sauver et je suis rentré chez moi avec elle.

– J’ai survécu, contre toutes attentes. Je me souviens d’un camion qui percute ma voiture et je me réveille trois semaines plus tard. Tu sais à quel point c’est triste du jour au lendemain de ne plus rien ressentir à l’intérieur et de penser qu’on ne reverra plus son enfant? De voir ses seins produire du lait pour un enfant qui n’est pas là? De savoir que l’on ne pourra plus jamais donner la vie?

– J’ai changé de ville tout de suite après, c’était prévu à l’avance. Et c’est ma mère qui élève Darcie. Ce n’est que plus de six mois après que je t’ai vu à la télé. Et j’ai eu très peur que tu ne me poursuives pour enlèvement.

– Je pense que je te crois mais je veux faire partie de la vie de ma fille. Je sais pas comment on va faire. Mais je suis sûr que le pire est derrière nous.

Je le regarde conduire, il est inquiet. Il se demande probablement ce que sa mère va dire. Les construits sociaux sont ancrés dans la vie des citoyens de ce pays. Je n’ai aucune intention de laisser qui que ce soit m’empêcher d’être dans la vie de ma fille. Darcie à l’arrière me regarde à la dérobée et sourit, à chacun de mes regards, elle tourne la tête. Je suis sûre qu’elle et moi on va s’entendre à merveille.

Nous arrivons, ma mère est déjà devant la maison à nous attendre. Avant que j’aie le temps de descendre, elle descend sans m’avertir. Ma mère la regarde pendant un long moment et je vois à ses yeux qu’elle a tout compris. Elle se précipite sur la voiture comme une folle, ouvre la porte arrière et prend Darcie. Elle rentre à la maison avec elle et ressort avec un long couteau pouvant facilement passé pour une courte épée. Je vois ma mère pleurer pour la première fois après plus de trente ans de vie commune. Elle nous dit :

– Retournez tout de suite d’où vous venez, c’est ma fille et vous ne me l’enleverez pas.

– Maman, calme toi. Personne ne veut te l’enlever.

– Je suis sûre que l’on peut trouver un accord, je viens de voir ma fille pour la première fois, s’il vous plaît.

– Si l’un de vous s’approche, je l’eventre comme un porc. Après cinq ans, vous pensez me la prendre juste comme ça? Mais c’est inhumain de votre part. Je n’ai nulle joie dans ma vie mis à part cette petite. S’il vous plaît, comprenez moi.

Je ne sais que dire. J’ai envie d’avoir Darcie près de moi et je comprends ma mère qui a passer tout ce temps avec elle. Mais qu’en est il de sa mère? On ne peut pas la priver de sa fille plus longtemps. Je pense à une solution, autant l’essayer.

– Ça vous dirait que l’on habite tous sous le même toit? Ainsi nous serons tous dans sa vie.

– Quoi?

– Quoi?

Nouveau Départ

Je viens de loin, j’ai parcouru un long chemin avant d’être là. Certaines personnes pensent que j’ai réussi ma vie et sont contentes pour moi, me prennent en exemple. Ceux-là sont rares. Je sais que tu ne fais partie d’aucun des autres groupes qui me critiquent. Tu me fais par contre beaucoup de reproches, je les comprends tous et j’ai décidé de t’écrire un long message pour que tu comprennes mes décisions et mes choix.

Je suis né dans une famille pauvre. Je sais qu’étant né dans un pays pauvre, il y avait de fortes chances pour que je sois né dans une famille comme la mienne. Mais parfois je rêve que je suis bien né, que je grandis en ayant des professeurs particuliers et en faisant des voyages à l’étranger lors des grandes vacances. Parce que je suis le quatrième et dernier enfant de ma mère, je suis aussi sa fierté. Elle travaillait comme bonne du lundi au samedi en ville et les dimanches, elle travaillait comme bonne chez nous. Je vais pas mentionner le nombre d’enfants que mon père a eu, il ne connaît même pas leur nombre. Avec son salaire d’ouvrier, ça lui aurait été difficile de subvenir à leurs besoins, déjà que nous quatre, c’était presqu’impossible.

J’ai été à la meilleure école de la zone et en étant l’élève le plus brillant de l’école j’ai bénéficié d’une bourse qui m’a permis de terminer mes études classiques, un succès dans ma famille. J’étais le premier de la famille et du quartier à terminer ses études classiques, mon frère avait laissé tomber après la sixième année et mes sœurs ont commencé à enfanter avant que je finisse mes études primaires.

Je pense que si tu es sortie avec moi à l’époque, c’était pour te rebeller contre ta famille. Et je me demande encore comment est-ce que ça a pu marcher. De mon côté, je comprends, j’étais fasciné par toi mais de ton côté, tu as enjambé un grand fossé pour me trouver. Tu es tombé amoureuse de moi, et vingt ans après tu l’es encore, on a dû se quitter puis se remettre ensemble une bonne vingtaine de fois pendant ces vingts années, je suppose que ça doit vouloir signifier quelque chose.

Tu n’es pas d’une famille riche, je ne le comprends que maintenant. Mais pour mon cerveau de l’époque, meilleure école de la ville plus voyage à l’étranger était égale à riche. Tu as toujours fais en sorte de ne pas laisser paraître la différence qu’il y avait entre nous et je t’en serai réellement reconnaissant. Tu es aussi celle qui m’a inculqué l’amour de la culture. Je ne serai jamais un fan de livre comme tu l’es mais je t’ai promis de lire au moins 3 livres par semaine et de ne pas lire que des romans, je n’ai jamais failli à cette promesse.

C’est par accident que je suis venu vivre à la capitale, ma vie était censée s’arrêter après la terminale. J’étais tellement effrayé. Je savais que tu allais venir vivre à la capitale. Quand j’ai eu l’opportunité de le faire, j’ai sauté sur l’occasion sans peser le pour et le contre. Ma mère travaillait dans cette famille depuis 40 ans, et la fille aînée de la famille depuis longtemps mariée et établit à la capitale m’offrit le gîte et le couvert si j’arrivais à réussir les examens de l’université d’État. J’ai bien entendu réussi.

Je me suis retrouvé en fac de médecine mais les années passés chez eux etaient les pire de ma vie. Ils me traitaient bien jusqu’à un certains points, ils me donnaient même de l’argent assez régulièrement ce à quoi je ne m’attendais pas. Mais il y avait tellement de différences entre nous que j’étais en permanence stressé. Déjà leur façon de bouger et de se comporter me donnait l’impression d’être sorti tout droit d’une caverne. Le créole était interdit et on alternait entre un jour de français et un jour d’anglais. J’ai du littéralement réapprendre à parler parce que parlais trop fort et trop vite comme tout jeune issu de quartier populaire. Manger était tout un cérémonial, je ne savais pas utiliser la moitié du couvert et ils insistaient pour que je prenne mes repas à table. On sortait ensemble tous les quinzaine et on invitait une famille tous les vingt-deux jours. J’ai essayé de me rapprocher du personnel parce que j’estimais qu’ils étaient un peu plus comme moi mais ils m’ont pris de haut. J’ai du apprendre à faire la conversation. Ils me reprenaient à chaque erreur, ils ont extrêmement bon cœur et ne pensaient pas à mal mais je me sentais constamment humilié et rabaissé. Je ne dansais pas plusieurs danses, je ne jouais pas d’instrument, je ne dessinais pas. Je ne savais pratiquement rien faire, j’ai dû les apprendre en même temps que la médecine car ils ne m’ont pas laisser le choix de vouloir m’intégrer ou pas. Et tu le crois ou pas, encore aujourd’hui à chaque fois que je les vois, je me sens gauche et inculte. J’ai passé 15 ans chez eux, mais il y a une certaines aisance, un petit je-ne-sais-quoi que seul la naissance donné.

J’ai détesté les années passées chez eux pas parce qu’ils étaient désagréables, ils étaient strictes mais c’est des gens extrêmement biens. J’ai détesté parce que ça créait un fossé entre moi et tout ce que je connaissais avant. À l’université, les étudiants me considéraient comme un snob et ceux qui voulaient traîner avec moi étaient effectivement snob. Le plus dur c’était les vacances, je ne suis pas rentré pour voir les miens avant un an et demi minimum. J’avais un mois de vacances, avant de rentrer ils m’avaient demander de ne pas perdre mes bonnes habitudes mais ces habitudes là n’étaient pas bien vu dans le quartier, ni chez moi. Ils ont commencé à dire que je me pensais au dessus de tout le monde parce que je faisais des études de médecine. Mes parents dans un premier temps étaient content de cette démarcation mais ont lentement commencé à me traiter assez différemment pour que ça me mette mal à l’aise. Pendant ce mois de vacances et toutes les prochaines, je relevais malgré moi toutes les mauvaises habitudes des gens qui comparé à ceux que j’assimilais revenait à mettre en question tout ce qu’ils faisaient. Si il y a une chose qui a le dont de m’énerver c’est cet exact manière que j’avais de parler fortement et lentement. J’ai un travail stable, je vis largement, j’ai une vie sociale satisfaisante mais j’ai perdu ma famille, je les aide de loin mais je les intimide trop pour qu’ils veuillent s’approcher de moi.

Tu t’attendais peut-être à ce que je parle de nous mais je voulais t’expliquer les changements que j’ai du opérer pour être plus près de toi. Pourtant, nous n’arrivons pas à être ensemble. Je pense que ce n’est plus le moment de chercher à qui est la faute. Il nous faut aussi arrêter de blâmer le destin ou le sort, nous ne sommes pas ensemble parce qu’on a pas su faire les concessions qu’il fallait lorsqu’il les fallait. Je suis fiancé et je sais pas pourquoi je ne te l’ai pas dit avant, je pensais que notre histoire était terminée. Mais tu es passée me voir à l’improviste et une fois partie, j’ai pleuré, oui, une fois de plus tu m’as fait pleurer. J’ai pleurer parce que je me suis rendu compte que je t’aimais encore. J’ai pleurer parce que j’aime ma fiancée et que je suis bien décidé à l’épouser. Tu as tellement passé de temps à me fuir, à fuir mes sentiments que j’ai eu le temps de non seulement tomber amoureux d’une autre personne mais de construire quelque chose avec elle. Je pense que tu dois encore voir ce que tu aimes, qui tu aimes et qu’est ce que tu veux. Tu sais que je crois dur comme fer à l’âme sœur, je pense l’avoir trouver. Si c’est pas elle, le temps le dira. Et si c’est toi mon âme sœur, je suis persuadé que je finirai ma vie avec toi.

Nous nous verrons bientôt, je sais que de ton côté, tu vois quelqu’un. Peut-être que tu t’es rendu compte que c’est pas le bon. Je pense que l’on se fait un peu trop vieux pour cet aller-retour. J’ai beaucoup travaillé sur moi, fais en autant. Et que les esprits nous guident et guident nos choix.

Imperfections

Comment penses tu qu’elle a commencé cette histoire? Pourquoi penses tu que nous en sommes là? Tout est de ma faute? Quelques mois de mariage seulement et déjà on arrive plus a s’entendre. Je ne vais pas te demander ce qui s’est passé. Je sais très bien ce qui s’est passé. Mais avant de partir, laisse moi une chance. Une toute petite chance de t’expliquer mon histoire. Toute la vérité je te la livre sans rien te cacher.

Je me souviens de la première fois que je t’ai vu, c’était il y a un peu plus de vingt ans de cela. J’accompagnais ma mère au bureau de ton père et tu y étais passée. Tu n’etais qu’un enfant et j’étais déjà un adolescent. Je détestais ton père, je le déteste toujours d’ailleurs et si je suis venu vers toi en premier lieu c’était pour te faire souffrir comme lui m’avait fait souffrir mais je suis tombé amoureux de toi. Ton père n’arrêtait pas de se plaindre à ma mère qui était sa secrétaire du fait qu’il n’avait pas de fils. Ta mère ne voulait pas avoir d’autres enfants alors ma mère pris l’habitude de m’emmener à son bureau, que je puisse passer du temps avec lui.

J’avais 13 ans, mais j’ai tout de suite compris que quelque chose clochait. Il me faisait des cadeaux, me donnait de l’argent mais je n’arrivais pas à me détendre en sa présence. Il envoya ma mère faire une série de course qui devrait lui prendre toute une journée. Quand il ferma la porte derrière lui, mon cœur s’arrêta. Puis il m’a violé et m’a violenté toute la journée. Il me dit que je n’avais pas de père et que si j’en parlais à ma mère, elle perdrait son emploi et ne pourrait plus subvenir à mes besoins. Ça a continué pendant deux ans, je suppose qu’il a dû se lasser de moi. Je n’en ai jamais parlé avant aujourd’hui et ton père est mort respecté et admiré de tous.

J’ai été un ado violent, même le sexe pour moi ne pouvait se décanter de la douleur. Mes premières petites amies s’enfuirent toutes en me considérant comme un malade qui a besoin d’être enfermé dans un hôpital psychiatrique. Je me mis à aller voir les prostituées mais là encore, elles acceptaient rarement de coucher avec moi car elles me considéraient comme un Jack l’éventreur en devenir. J’étais déjà dans la vingtaine et je ne savais toujours pas ce qui me plaisait sexuellement jusqu’à ce que je tombe sur une dame dans la quarantaine dans un bar par le plus grand des hasards.

Elle était encore plus dérangée que moi. Il n’y avait pas de limite a ce qu’elle pouvait supporter et le jour où elle se mit à me dominer se fut une révélation. Voilà ce que mon corps réclamait, plus la souffrance était grande, plus mon orgasme était puissant. Un jour où il m’était particulièrement difficile de jouir, elle me mit un doigt dans l’anus et ce fut un orgasme ouragan qui détruisait tout sur son passage. Depuis ce jour, le doigté devint part intégrante de nos pratiques sexuelles. Je ne voulais jamais demander en premier, mais je ne vivais que pour ces moments là. Des fois elle faisait semblant de ne pas vouloir le faire et en ces moments là, je mourrais littéralement pour vivre quand elle se décidait enfin à le faire.

En quelques mois, elle réussit à me dominer complètement. Et quand je la vis avec un godemichet joliment attaché à la ceinture comme s’il était un pénis naturel. Il ne me vint pas une seconde l’idée de protester. Et elle me baisa, je n’ai jamais baisé une femme de ma vie comme elle m’a baisé. J’ai joui du cul une dizaine de fois avant d’ejaculer. J’étais à la fois horrifié et ébahi. Je pensais qu’automatiquement ça faisait de moi un homosexuel et je ne détestais rien comme je détestais un homosexuel. J’ai laissé sa maison ce jour là en me faisant la promesse de ne plus jamais y mettre les pieds.

Quelques soirs après, j’étais dans un bar avec un ami et il y avait un groupe de jeunes qui me tapaient sur les nerfs. Ils étaient visiblement homosexuels, je me disais que le pays allait vraiment à sa perte mais mon ami lui avait un discours qui n’était que tolérance. J’estimais que l’un des jeunes passa trop près de moi et je le battis, les autres vinrent à son secours mais je les bâtis tous jusqu’à ce mon ami et moi nous nous faisions chasser du club. Mon ami arrêta de me parler, mais je n’avais que lui a cette époque et à force de chercher à rentrer en contact avec lui, il finit par accepter de me revoir. Il m’avoua être gay, je me sentis trahit, je le connaissais depuis plus de dix ans et il ne correspondait pas à l’image que je me faisais des homosexuels. Il me montra plusieurs documentaires, des livres et études qui finirent par me convaincre que l’homosexualité n’était pas un choix. Mais la question demeurait, étais-je homosexuel?

Je me mis à fréquenter les milieux gays avec mon ami et après quelques mois à les fréquenter et après que plusieurs d’entre eux m’aient fait des avances ou essayer de sortir avec moi je finis par comprendre que je n’étais pas gay. Le corps d’un mâle, quelque soit son âge, sa taille, sa morphologie ou sa couleur de peau, ne m’attire pas. Mais j’ai découvert en sortant avec lui les hommes trans, s’ils restent des hommes, leurs corps sont des corps de femelles pour la plupart. Et aussi longtemps que le corps reste celui d’une femelle, ça m’attirait. Je commençais par coucher avec ceux qui voulaient bien sodomiser un homme. Je sortais avec des filles avec lesquelles j’avais des relations normales selon les normes de la société machiste hétéronormée.

Un jour en faisant les courses, on s’est rencontré. Je me suis tout de suite souvenu de toi. Je vais pas t’expliquer notre rencontre mais je vais te dire que la première fois où l’on coucha ensemble, je sus que tu étais la bonne. Je n’ai depuis couché avec aucune autre personne en dehors de toi. Et l’on s’est marié parce que je voulais finir ma vie à tes côtés. Malheureusement, à cause de mes amis que je ne puis rejetter, tu penses que je suis gay ou bisexuel. Et pour couronner le tout, mon corps a des besoins que tu ne comprends pas. Je comptais te les cacher, mais ça faisait presque deux ans, je n’en pouvais plus. J’ai été plus étonné que toi quand je t’ai demandé de me mettre un droit à l’intérieur. Tu me gifflais, j’étais excité. J’étais au bord de l’orgasme et n’arrivait pas à l’atteindre. Alors je l’ai dit sans le penser. Je n’avais jamais eu l’occasion de te choquer.

Je ne peux pas t’interdire de me quitter pour si peu. Pour moi s’est peu mais pour toi, ça doit faire beaucoup. Je vais désormais être sincère avec toi. Je détestais ton père parce que j’étais conscient qu’il me faisait du tort, je n’aime pas les hommes et le contact du corps d’un autre homme me répugne. Mais quand il était en moi, qu’il bougeait des reins, qu’il me frappait contre son bureau, c’est la première fois que j’avoue ça mais j’y prenais un certain plaisir. Un viol reste un rapport sexuel et le fait que quelquefois j’ai joui, ça n’enlève rien au fait que c’était du viol ou que je ne sois pas homosexuel. Le fait est que j’aime me faire sodomiser par une femelle. Je le préfère au coït vaginal traditionnel qui reste très agréable. Si tu veux, l’on peut toujours trouver un arrangement, faire des compromis mais sinon tu es libre de partir. Je t’aime et je t’aimerai toujours.

Hélène

Qui aurait crû que notre histoire se terminerait ainsi? Car je suis sûr que c’est la fin de notre histoire. J’ai eu le meilleur été de toute ma vie. Tu as su me faire prendre conscience de ma valeur. Je suis destinée à de grandes choses, on me le répétait sans cesse mais il m’a fallu te rencontrer pour en mesurer l’ampleur.

Je vais pas t’expliquer ce par quoi je suis passée. Tu es assez intelligente pour le savoir. Tu es après tout une étudiante d’une grande université qui écrit son projet, son mémoire, je me perds entre les deux mais est ce important? Tu es venue passer tes vacances dans une petite île paradisiaque. Pas besoin de te demander pourquoi tu n’es pas restée sur l’île mère. Je sais que les troubles et instabilités font d’elles un pays à problème et déconseillé aux touristes. Ici la vie est calme et on y trouve a la fois le calme de la campagne et le confort des grandes villes.

On ne se serait jamais connu si tu n’étais pas tombée malade. Je veux dire que l’on ne serait probablement pas recroisé après que tu sois passé avec tes amis acheté des tableaux chez moi. J’avoue qu’au début j’étais sceptique, une étrangère malade et c’est moi que l’on appelle? Ça me fît plaisir de voir que c’est le médecin qui avait fait appel à moi en désespoir de cause. Durant les deux semaines que durèrent ton traitement, à mon grand étonnement, je me rapprochai de toi. Tu avais cette fougue, cette lumière dans les yeux, et je me surpris à vouloir plus de toi.

C’est vrai que du haut de mes dix sept ans, je suis mature. J’arrive à gérer mon ecole, mon oncle, ses affaires et les miennes mais côté cœur, je me sentais perdue. Je voyais les filles et garçons de mon âge tombé amoureux et se mettre en couple mais je pensais que j’étais condamnée à rester chez mon oncle toute ma vie. Je ne me suis jamais essayée au jeu de l’amour même quand j’aurais voulu, mon statut de guérisseuse ne facilitait pas les choses et avant toi, je ne savais pas ce que je voulais. Je n’oublierai jamais ce soir où tu m’as initiée aux plaisirs lesbiens. J’avais joui pour la première fois de ma vie et le sexe pour moi était devenu une sorte de révélation. J’en voulais sans cesse plus et à chaque fois tu m’apprenais quelque chose de nouveau. Tu as donc finit de m’apprendre?

Au début c’était probablement un jeu pour toi, une aventure pour l’été. Tu es venue sur l’île parce qu’un ami a toi affirme y avoir vu une sirène. Je vous ai dit qu’il ne s’agissait pas d’une sirène mais de La Sirène mais ton esprit était trop scientifique pour arriver à comprendre ce que je voulais dire. Tu n’as jamais voulu comprendre malgré les différentes signes que je montrais. Comment t’expliquer que mes connaissances médicales et autres connaissances étaient due à ma disparition de soixante dix sept jours. En tout cas, je reste reconnaissante. J’ai beaucoup appris de toi et je sais maintenant ce que je ferai après l’école.

Je me demande si ton amour est désintéressé ou si c’est une forme de pitié. Tu m’as avoué ta flamme le jour où tu as découvert que je couchais avec mon oncle depuis mes 12 ans. Je l’appelle oncle par respect, c’est culturel, c’est mon beau-père. Il est venu vivre avec nous un ou deux ans avant le décès de ma mère. Depuis la mort de cette dernière, il couche avec moi, c’est comme si je payais le fait qu’il soit l’homme de la maison et qu’il veille sur moi. Alors que dans les faits, je prends soin de la maison et je veille sur lui. Dis moi que tes sentiments n’ont aucun rapport avec tout ça.

Tu es celle qui a su m’insuffler la force de dire non à mon oncle. Il a essayé de me violenter et j’ai rendu coup pour coup. C’est fou ce que les hommes peuvent être faibles. Il est faible parce que depuis je tire ma revanche. J’aurais pu porter plainte, j’aurais pu le tuer, le chasser mais j’ai choisit la meilleure solution. Je le prends dans toutes les positions où il m’a jadis prise. Il a essayé de lutter les premières fois mais j’utilise les même méthodes qu’il a utilisé pour me terroriser plus jeune. Tu te rappelles de la fois où il nous a surpris en train de nous envoyer en l’air? Il a voulu réagir mais il n’a pas pu, l’on avait bien ri.

Le plan était que tu m’épouses lors de mes 18 ans. J’aurais pu venir vivre avec toi, et j’aurais fais des études de biologie ou dans des laboratoires pharmaceutiques car je m’y connais très bien en plante. J’avais tout pour être heureuse, j’ai découvert l’amour. Je sais ce que ça signifie être attirée par quelqu’un. Tu es la femme de ma vie. Tu es comme une baume sur mes blessures mais malheureusement le rêve prend fin avec l’été. Je me promène désormais seule sur la plage ou nous avions si souvent de fois fais l’amour et je me dis que jamais je ne trouverai l’amour.

Comment tu as pu me demander si j’étais pour quelque chose dans la maladie de mon oncle. Il est tombé malade subitement, je fais tout mon possible pour le guérir de son mal mais le doute dans tes yeux. Je ne pourrai jamais le supporter. Si j’avais voulu tuer mon oncle, il n’y a aucun endroit a la surface de la terre ou il aurait pu se cacher de moi. Je pensais que tu avais cerné le genre de femme que j’étais et que j’étais amené à devenir.

En ce moment, je te dis au revoir. Va et ne te retourne pas. Va et oublie moi. Laisse moi seule sur la plage, les yeux dans l’eau. Je me rappelle de deux phrases dune chanson: comment t’aimer si tu t’en vas dans ton pays loin là-bas? Comment t’aimer si tu t’en vas dans ton pays loin de moi?

Triangle

Le propriétaire m’avait appelé une fois de plus. Le con, il m’appelle tous les jours pour parler des réparations que j’exige qui doivent se faire dans la maison. J’étais fauché mais il ne semblait pas pouvoir le comprendre, vu qu’il me demandait de l’argent tous les 2 jours. Le type, il ne sait pas que même quand on est jeune et censé dépendre de ses parents on ne peut pas tout leur demander. Il y a un minimum de décence à avoir. Et j’ai beau avoir que 22 ans, j’ai mon lot de problème émotionnel.

– Bonjour Peterson

– Bonjour monsieur et madame Dagrin, vous allez Bien?

– Ça pourrait aller mon fils mais nous avons un petit problème, je sais pas comment te le dire.

– Mon mari en regardant par la fenêtre de ta chambre t’a vu coucher nu contre un autre homme nu. Un sodomite chez nous, c’est inacceptable.

– Je comprends que vous ne vouliez pas de n’importe qui chez vous, mais jusqu’à juin prochain, c’est ma maison et je me permets d’y recevoir qui je veux. En quoi deux personnes qui décident de jouir ensemble vous dérangent?

– Je suis un homme, j’ai pris une femme comme c’est recommandé par la bible.

– Les femmes sont trop bon, comment oses tu faire ça a tes parents?

– Madame, je vous serai reconnaissante de laisser à mes parents le soin de juger les choix de leur fils. Dieu dans la bible demande de ne pas juger. Il demande de tuer les homosexuels, tout comme il punit les filles victimes de viol en les mariant a leurs violeurs.

– Certaines choses peuvent être vus différemment, nous sommes plus à la même époque.

– Parmi ses choses qui doivent changer, le point de vue de la religion sur l’homosexualité n’en fait pas partie? Un coup d’oeil sur l’histoire de notre monde nous montre que l’homosexualité a toujours existé, on retrouve ses traces dans toutes les anciennes civilisations et c’est le christianisme, le judaïsme et l’islamisme qui ont fait de l’homosexualité un péché. L’homosexualité n’est pas non plus un choix, des études ont montré que le sexe vers lequel on va être attiré est décidé depuis l’embryon. J’aimerais continuer à débattre avec vous mais j’ai un rendez-vous très important, et j’y vais à pied. C’est pas très loin et je veux m’éclaircir les idées. On continue demain?

– Bon, tu as des arguments intéressants. Ils m’ont tout l’air de propagande de l’occident pour impliquer leurs vices dans nos coeurs mais je me ferai un plaisir de t’écouter. Je pense que je vais réfléchir sur ce que tu m’as déjà dit.

Ainsi, je pris congé. C’est fou comment les gens peuvent être bornés ou homophobes alors que c’est plutôt facile à comprendre. J’ai 3 cousins au premier degré et ils sont tous gays. Je suis le seul hétéro de cette génération. Cela n’a jamais affecté nos relations sinon que cela a fait de moi l’un des alliés les plus sûrs de la communauté LGBT. Mon cousin passe quelques jours avec moi et tout comme moi il dort nu. S’ils avaient pris le temps de regarder, ils auraient remarqué la ressemblance. Mais leur dire que j’étais hétéro m’aurait fait perdre l’occasion de défendre la communauté et d’enlever deux membres de la communauté des homophobes.

Je suis souvent pris pour un membre de la communauté LGBTet c’est vrai que je suis très proche d’eux. Cela m’a permis de me rendre compte que s’ils avaient eu le choix, très peu auraient choisi d’être LGBT. J’ai été agressé, j’ai reçu des lettres de menaces, j’ai été pointé du doigt, j’ai été mal reçu quand j’ai été recevoir des services dans des institutions publiques et privées. Du coup, je comprends ce que ça fait d’être LGBT. Je me demande aussi parfois si être LGBT ne m’aurait pas rendu certaines choses plus simples.

Je suis prèsque arrivé chez Delia, ce n’est pas ma petite amie mais ce n’est pas une simple amie non plus. On aurait pu être ensemble si je n’étais pas un tel abruti. Je savais qu’elle m’aimait, alors que ça ne fait pas encore deux mois. Je savais qu’elle m’aimait mais je n’avais aucune idée de l’intensité avec laquelle elle m’aimait, mais depuis une semaine je sais. Et je me suis dis est-ce moi ou les femmes en général tombent amoureuses facilement. Les femmes m’ont toujours aimé et des fois je me demande pourquoi. Delia m’aime avec autant d’intensité qu’une ex avec laquelle j’ai presque vécu un an. Sauf qu’avec elle l’amour n’était pas saine, elle a du se faire aider. Et avec tout cet amour qu’elle me donnait, elle a menti à tout le monde, elle a même réussi à duper ma sœur. Elle clamait partout le fait qu’elle m’ait été fidèle et qu’elle me reste fidèle après notre rupture. Mais en vérité, à chaque fois que j’avais le dos tourné, elle amenait des hommes chez moi pour la sauter. Si je la déteste autant aujourd’hui c’est parce que j’étais sorti avec ma sœur quand elle a payé un vulgaire chauffeur de taxi pour coucher avec elle. Je ne saurai faire la liste de tout ce qui m’énerve dans la situation et elle est passé de personne que j’aimais bien à l’une des personnes que je déteste le plus au monde.

Enfin je suis chez Delia, je la regarde s’activer dans la maison et je souris. Elle est du genre à faire des milliers de choses en même temps. Depuis une semaine, la situation est un peu différente. Elle essaie surtout de me faire parler alors que je n’ai pas de mots pour lui expliquer ce qui s’est passé. Elle me regarde me dis je t’aime et souris. Elle me dit je t’aime et souris pour ne pas avoir à dire que j’étais là plus belle chose qui lui soit jamais arrivé, que même si je n’étais pas officiellement son homme, elle serait toujours la pour me chérir, me soutenir, m’aimer et prendre soin de moi. Son je t’aime veut dire qu’elle pleure quand ses amis lui disent que jamais je ne ferai d’elle ma copine officielle, qu’elle pleure quand mes amis ne la jugent pas assez digne d’être ma copine. Je lui réponds je t’aime et lui souris à son tour. J’espère qu’elle comprendra que cela veut dire que je souffre de ne pouvoir l’aimer comme je devrais, que ça me tue de la voir aussi amoureuse et que tout l’amour qu’elle me porte ne saurait égalé celle que je porte à une autre personne qui me prend pour acquis. Que j’ai beau m’éloigner, fuir et courir tous mes pas me ramènent vers cette unique et même personne. Comment entamer une relation sérieuse avec elle si je sais que je finirai par la quitter pour cette autre personne?

Les étudiants de la fac m’avaient donner un boisson, c’était leur composition et je n’avais pas le droit de demander ce qu’il y avait à l’intérieur. D’habitude je trouve ces jeux stupides mais j’étais seul à la maison et ils m’avaient promis que la boisson ne me tuera pas. Delia est arrivée alors que je commençais à boire, je lui ai expliqué ce que je faisais et elle a voulu boire avec moi. Une heure après avoir bu, on copulait comme si c’était la seule solution contre une destruction imminente de la terre et que le temps nous manquait.

Cela faisait un peu plus d’une heure que l’on s’envoyait en l’air. Delia avait déjà joui cinq fois et se plaignait qu’elle n’en pouvait plus. Je n’avais pas encore joui et je voulais continuer, elle joui une sixième fois, enleva le préservatif de mon pénis et l’envoya au loin. J’étais un peu en colère donc je m’elancai vers l’autre extrémité du lit très grand pour mettre un peu de distance entre nous corps. A ce moment, le temps s’arrêta, je me mis à vivre au ralenti et je vécu le moment le plus intense de toute ma vie. Ce fut à la fois le plus beau et le plus triste moment de ma vie.

Pour un observateur extérieur, l’instant ou je m’elancai vers l’autre extrémité du lit et l’instant ou Delia me rattrape pour me serrer entre ses bras ne dure que quelques secondes. Mais pour moi c’était des minutes. Ça me renvoyait à un film où je tomberais du toit d’un immeuble et où Delia serait l’héroïne qui saute pour me rattraper. J’ai pu lire chaque expression de son visage, il y a d’abord eu la panique puis la peur. Elle était affolée, perdue, terrifiée. J’avais l’impression que ses bras faisaient des mètres de longs et quand mon corps a enfin touché le sien, elle s’est mise à répéter : » je te demande pardon. Je ne ferais plus jamais ça. Ne m’abandonne pas. Je te demande pardon. Ne t’en va pas. Je ne veux pas que tu t’en ailles. » A chaque phrase, elle déposait un baiser sur mon torse. Elle n’arrêtait pas de trembler, comme si elle venait de passer le moment le plus terrifiant de sa vie. A mon tour, je me mis à lui murmurer a l’oreille que je serai toujours là, que jamais je ne l’abandonnerai. Et elle se leva subitement, et se précipita sous la douche.

J’entendais l’eau coulé et je maudissais Marcia, celle qui avait pris les clés de mon cœur et s’était enfuie avec. Elle était la seule raison pour laquelle je n’avais pas franchi le pas avec Delia. Tous les autres contraintes sociales et économiques que j’avais pu évoquer par le passé n’étaient que prétextes. Je me rendais compte que Delia m’aimait beaucoup plus qu’elle ne laissait le croire. Et à tous les coups, elle va souffrir. Se séparer maintenant, c’est la blesser, la situation comme elle est, la fait souffrir et si on se met officiellement ensemble, tôt ou tard j’irai vers Marcia même si cela doit prendre dix ou vingt ans. Le vrai problème c’est que depuis toujours j’ai un vide a l’intérieur que ni rien ni personne n’arrive à combler. Marcia a exactement la même forme que mon vide. Elle me remplit parfaitement et à chaque fois qu’on se sépare, il me manque un petit bout de ce qui fait de moi un être humain. Delia est comme un corp changeant d’état sans adopter une forme propre. Des fois liquide, solide ou gazeuse, elle me remplit presque parfaitement mais depuis ma plus tendre enfance jusqu’à maintenant, Marcia est la seule à avoir pu me remplir aussi bien. Est ce une raison suffisante pour hypothéquer mon bonheur?

Delia coupa court à mes réflexions quand elle s’allongea mouillée contre moi. Je lui demandai si ça allait et elle me répondit qu’il était temps que l’on dort. Nous avions passé près de 5 minutes dans le noir avec le bruit nos respirations pour remplir le silence de la pièce. Elle s’asseya et elle me dit: « Bébé, tout à l’heure tu t’es fâché contre moi. Pourquoi? » Ne sachant que répondre, je lui dis que je n’étais pas fâchée mais elle insista en disant: « Non, tu étais fâché, je l’ai constaté ». Elle s’est tue pendant au moins une minute avant de rajouter un je t’aime qui faisait souffrir, un je t’aime qui sortait de sa gorge en la lui déchirant, tout comme elle avait dû déchiré ses entrailles avant. Puis elle se mit à frapper sa paume contre son front et à pleurer. Je m’asseyai à mon tour et la pris dans mes bras….

– Helllo, ici la terre.

– Désolé Delia, j’étais ailleurs.

– Depuis le moment que je te parle, je parle seule. C’est vraiment pas croyable.

– Je m’excuse mon amour, de quoi voulais tu me parler?

– De la boisson, ou du moins de ses conséquences. Je rêve de choses que j’ai dites ou faites et j’ai peur que cela ne soit vrai.

– Je pense que c’est vrai, mais dis moi de quoi tu te rappelles.

On passe les prochaines heures à se mettre d’accord sur nous souvenir. Après avoir fait une reconstitution plutôt fidèle des heures passées ensemble. On reste assis en silence, à se regarder dans les yeux, gênés. On a tous les deux dit ou fait des choses que l’on regrette et je pense que l’heure était venu d’assumer. En ignorant la petite voix qui me dit que je m’apprete à faire la plus grande erreur de ma vie, je prends mon courage à deux mains et je fais la seule chose qui me paraît logique.

Déclic

J’ai toujours eu le chic pour me mettre dans des situations impossible. Je fais toujours tout pour les éviter mais quoique je fasse, je finis toujours par me trouver dans des situations d’où je ne peux me tirer. Me voilà sur le toit de l’école et je dois dissuader un étudiant de se jeter en bas et mourir à coup sûr.

– Si tu fais un pas de plus, je saute. Qu’est ce que ça peut changer? Je vais sauter de toute façon, j’espère que ma famille pourra comprendre. Le suicide c’est de l’espoir pour ceux qui n’en ont plus. Cela fait 1 an, cette année aurait dû changer quelque chose mais les choses n’ont fait qu’empirer, tu sais comment nous nous sommes rencontrés, elle et moi? C’était le jour de la rentrée…

Le voilà qui allait m’expliquer cette histoire à nouveau, on l’avait tous entendu au moins une fois. C’était l’un des plus beaux couple de l’université. Même si eux avaient l’air de l’ignorer et ne voulaient pas se battre pour préserver ce qu’ils avaient. J’ai rencontré Erica mon premier jour à l’université. Je n’arrivais pas à trouver une salle et elle a eu la gentillesse d’aller me déposer. Elle m’avait donné son numéro et m’avait dit que je pouvais la joindre à n’importe quelle heure pour tout ce qui avait rapport avec l’université.

Un mois après, j’étais devenu très proche d’elle. Et un jour je me suis dit que j’allais l’invité a sortir. Et ce jour là quand j’ai voulu me lancer, Jean-Marc a fait son apparition. Ils s’embrassaient tellement passionnément, comme si le baiser était de l’oxygène et qu’ils avaient failli se noyer peu de temps avant. J’ai tout de suite compris que ce couple là était fait pour durer. Qui aurait cru que 8 mois après, jessairais de dissuader Jean-Marc de sauter d’un toit.

– …et avec ça elle dit qu’elle m’aime. Ce n’est pas de l’amour. Moi, je l’aime et je serais prêt à me couper un bras pour qu’elle se sente a l’aise. Mais pourquoi est-ce moi qui doit tout sacrifier? Sous prétexte que je suis un homme? Je ne devrais pas avoir de sentiment? Si tu lui demandes, c’est sur qu’elle te fera une liste de tous les sacrifices qu’elle a faite mais la vérité, elle ne fait rien faire qui puisse modifier son train train quotidien. Elle ne va même pas essayer de sortir de sa zone de confort. L’amour ce n’est peut-être pas les actions, mais ce sont les actions qui donnent à l’amour la peine d’être vécu. Plus j’essaie, plus je perds espoir et le suicide c’est de l’espoir pour ceux qui n’en ont plus…

Je me souviens que plus j’observais Jean-Marc et Erica, plus je voulais ce qu’ils ont. J’essayais alors d’être leur ami. Ce ne fut pas vraiment difficile, parce que j’étais déjà très proche d’Erica. Je connaissais tous leurs secrets et à chaque rupture, j’essayais de recoller les morceaux. Même si en mon fort intérieur j’étais persuadée qu’Erica n’était pas prête pour une relation. Elle aimait Jean-Marc mais elle ne voulait pas s’engager, elle voulait vivre en couple comme si elle était célibataire sans avoir de compte à rendre à personne. Et c’était la principale raison pour laquelle ils se séparaient tout le temps.

Jean-Marc pouvait souffrir le martyre mais il ferait tout pour que ça ne se voit pas. Voilà pourquoi le voir debout la, le visage baigné de larmes, ça me brise le cœur en milles morceaux. C’est la première fois que je le vois pleurer. Alors qu’Erica ne peut passer une semaine sans lui parler, elle aura beau avoir tort, elle fera tout pour parler à Jean-Marc sans avoir à s’excuser ou à changer de comportement. Mais tout ça à mener Jean-Marc a vouloir se suicider. Et je sais qu’Erica ne pourra vivre sans lui. J’allais bientôt avoir Roméo et Juliette sur les bras.

J’aurais dû prévenir cela, j’aurais pu mais je me mis à coucher avec eux. Ils ne m’attiraient pas séparément mais ensemble ça m’allait parfaitement. Je n’avais pas la complicité qu’ils avaient. Ils me gardaient en dehors de ça. Je traînais bien avec eux mais c’était eux le couple, j’étais comme un accessoire sexuel qu’ils utilisaient parfois. C’était Erica qui avait eu l’idée. Et bien sûr Jean-Marc a accepté pour lui faire plaisir mais je suis sur qu’à la longue il a aimé ça.

– …non. Je lui ai clairement dit que c’est elle qui m’avait dit que j’ai le droit de lui dire non quand elle sort. Elle me dit: « non, si j’ai dit oui, je n’en ai pas le souvenir et je change d’avis ». Pourquoi? Un couple c’est pas ça, je veux que l’on soit marié un de ses jours et même si je ne le voulais pas. Je devrais avoir le droit de lui interdire de sortir tout comme elle aurait ce droit. Mais non, sous prétexte que je l’aime j’accepte qu’elle sort presque tous les soirs pour aller à des endroits que je ne connais pas, avec des gens que je ne connais pas ou que je n’aime pas. J’ai essayé de la supplier d’arrêter, elle m’a juste demandé si j’avais les moyens de la sortir aussi souvent. L’amour c’est justement vivre les privations ensembles pour vivre l’abondance ensemble plus tard. Je ne lui pose pas de question sur ces finances, je vois un nouveau téléphone ou une nouvelle paire de chaussure, je me tais. Cela fait 1 an depuis notre première grande rupture. On aurait dû être en train de fêter ça, ça aurait dû devenir le jour de la victoire, plus rien ne devrait plus pouvoir nous séparé. Mais non, nous sommes séparés et cela me rappelle qu’il y a des questions datant de cette époque auxquelles elle n’a toujours pas répondu. Il n’y a plus d’espoir pour l’amour entre elle et moi. Que le suicide qui est l’espoir pour ceux qui n’en ont plus. J’aurais voulu…

J’étais un bel égoïste et je le savais pas. Je voyais mon bonheur avant les autres. Au lieu d’essayer d’équilibrer la relation, j’essayais de me rendre indispensable au bon fonctionnement de leur relation. Si cette histoire se termine par un double suicide, ça pourrait rapidement évoluer en triple suicide. Jamais je ne pourrais vivre avec le poids de cette culpabilité. Je suis coupable de bien des choses mais je veux pas que l’amour et ses représentants meurent sous mes yeux. Je sais à quel point cette date est importante pour eux, voilà pourquoi j’ai passé la matinée avec Erica. Quand j’ai voulu trouver Jean-Marc, j’ai pas pu, c’est par le plus grand des hasards que je l’ai trouvé ici. J’ai vite envoyé un message à Erica mais je ne sais pas si elle sera la à temps.

-…dur. Rien de plus dur que de ne pas avoir la certitude que votre copine vous appartient. Mis à part le fait que vous l’aimiez, rien n’indique que vous êtes un couple. Tu t’imagines que tu ne pouvais pas interdire à ta copine de parler à quelqu’un, de sortir avec quelqu’un, ne pas pouvoir lui interdire de faire des publications indécentes sur les réseaux sociaux. Si tu étais dans ma situation, quel espoir aurais-tu?

Il se met à courir pour atteindre le bord, je le supplie d’arrêter. Il est presqu’arrive quand j’entends une voix familière dire:

– Jean-Marc, je t’interdis de faire un pas de plus si ce n’est dans ma direction. Tu es mon mari, ne l’oublie jamais. Que l’on soit ensemble ou séparé, tu restes mon mari et le père de mes futurs enfants. Si tu as l’audace de sauter de ce toit, je saute après toi. Tu es costaud, tu pourrais y survivre alors que cette chute ne peut m’être que fatale.

Je n’osais même pas respirer, Jean-Marc réfléchit un long moment, son regard passe tantôt à Erica tantôt à moi. Il ne dit rien, il se contenta d’agir.

Mère Célibataire

Je m’appelle Emilie et je suis mère célibataire. J’ai beaucoup hésiter avant de rejoindre cette réunion. J’ai voulu parler la dernière parce que je voulais entendre vos histoires. Elles sont passionnantes mais elles diffèrent tellement de la mienne que je doute que j’aie ma place parmi vous. Je vais vous expliquer, elle sera longue mais à la fin vous me direz si je pourrai continuer à assister à vos réunions ou non.

J’ai 45 ans, je sais que je dois avoir l’air plus vieille. J’ai 2 enfants, une fille de 14 ans et un garçon de 4 ans. Mes parents viennent de fêter leur 50 ans de mariage et à chaque fois que j’y pense, j’en ai les larmes aux yeux, j’ai tout fait pour que mon mariage dure aussi longtemps. Ma mère me reproche tous les jours que je ne me suis pas assez battue dernièrement je lui ai crié dessus. Elle m’a giflé, je suis retourné chez moi, je n’aurais jamais dû mais je m’égare un peu. Je reprends.

Mon père est le plus con de tous les abrutis que je connais, entre infidélité, mensonge et absence, je ne sais que choisir. Il a cependant pris soin de nous, ma mère et moi avions toujours eu l’essentiel et même plus. Ma mère était organisatrice d’événement et à l’un des événements qu’elle organisait, j’ai rencontré celui qui allait être mon futur mari. Mesdames, un conseil, fuyez les fils à maman comme la peste. Vous serez condamnez à être leur mère toute votre vie.

J’avais 24 ans quand j’ai demandé à Marc de sortir avec moi. Il était taciturne, souriait à moitié et avait le regard d’un homme qui souffre et j’ai voulu le sauver, erreur de ma part. 1 an après, ma mère lui a demandé s’il comptait me demander ma main ou s’il voulait sortir avec moi indéfiniment. Le lendemain, il faisait sa demande. 1 mois après, nous nous installons chez lui ou devrais-je dire chez sa mère. Cette femme était un monstre et avait une emprise totale sur lui. Il faisait tout ce qu’elle lui disait, je n’existais pas. Je me rendais compte que c’est elle qui lui avait dicté comment se comporter lorsque l’on sortait ensemble. Il n’avait que le mérite d’être un excellent acteur et sans un personnage à jouer, il n’existait pas.

J’ai essayé toutes les astuces qu’une femme pourrait utiliser pour le soustraire à sa mère mais je ne rencontrais que des échecs. Il m’a mis enceinte quand sa mère a décidé qu’il était temps que je tombe enceinte. Et 2 ans après, sa mère mourut. Pour la première fois de ma vie et je pense que c’est aussi la seule fois de ma vie où je le vis afficher des émotions qui ne lui était pas dicté par quelqu’un. Je me suis réjouis de la mort de sa mère. Je pensais qu’enfin j’allais être libre, j’ai eu tort.

Sans sa mère pour lui dicter quoi faire, il ne faisait absolument rien. Parfois c’est moi qui lui rappelait qu’il fallait se baigner, qu’il devait manger. Il y a certaines habitudes que l’on acquiert après avoir vécu un certain nombre d’année mais pas lui. S’il faisait quoi que ce soit par lui-même, c’était rare, aléatoire et cela avait zéro impact sur notre vie de couple. J’ai dû le prendre en main comme sa mère avant moi. Au travail, il était collé à un poste sans espoir de promotion, je lui ai dit ce qu’il fallait dire, ce qu’il fallait faire et quand je ne lui disais pas, il ne prenait aucune initiative. Il n’avait pas vraiment d’amis, ses conversations étant vide. Il était cependant l’hôte parfait, il pouvait parler de la pluie et du beau temps des dernières nouvelles nationales ou internationales mais comme un journaliste était incapable de donner un avis personnel.

Je ne sais pas pourquoi j’ai voulu avoir un autre enfant puisque je savais que j’étais condamné à les élever seul. Je devais lui faire une liste complète de tous les bêtises que je ne voulais pas que les enfants fassent quand il devait les garder et si les enfants sont assez ingénieux pour trouver des bêtises auxquelles je n’ai pas pensé, tant pis pour moi. Je n’ai jamais su s’il aimait les enfants ou pas. Depuis la mort de sa mère, il ne me disait je t’aime que sur ma demande. Je n’ai jamais rien su de ce qu’il ressentait au fond.

Mesdames, si je parle de Marc au passé c’est parce que la dernière fois où j’ai laissé la maison, je m’étais enfin rendue compte que j’étais veuve, mon mari était mort avant de m’avoir épouser. Il était un fils plus vieux que moi et plus encombrant que mon fils de 4 ans. Quand ma mère m’a giflé et que je suis revenue, j’étais bien décidé à ne plus m’occuper de lui et à lui demander de laisser la maison. Mesdames, laissez-moi vous expliquer pourquoi je n’ai jamais réussir à me défaire de lui.

Je rentre dans la chambre et je le vois nu. Il est beau et sculpté comme un dieu grec mais il ne se contente pas que de cela. Il est aussi, j’ai honte de le dire mesdames, monté comme un taureau. Et le taureau était prêt à charger. On entre dans son monde, je n’ai jamais eu à lui dire quand ou comment le faire. Je n’ai même jamais su ce qui pouvait bien l’excité. En 20 ans de mariage, jamais le sexe n’a été 2 fois de la même façon. Je recule, je veux m’enfuir mais il me rattrape. Il me tient fermement les fesses et me mords le coup. Je me suis jamais décrite comme maso mais avec lui. Je sais pas comment il fait mais je me retrouve nue, allongée par terre. Il m’ouvre les jambes, se plonge en moi sans préliminaire ni rien. Et chose bizarre, il se met à faire des pompes. A chaque fois qu’il se baisse, il touche le fond, et à chaque fois qu’il modifie la façon dont il dispose ses mains et/ou ses pieds, son membre se déplace à l’intérieur. Une ligne que je pensais être droite devint un véritable labyrinthe, il touche des recoins à l’intérieur de moi que je ne pensais même pas exister. Il va tantôt très vite et j’ai failli jouir au moins 5 fois. Je veux hurler mais les enfants ne doivent pas entendre, je le supplie alors d’aller plus vite, d’aller plus doucement. Je lui dis que je vais m’évanouir parce qu’à ce stade, c’est une plaie que j’ai entre mes jambes. Je suis au porte de l’orgasme sans pouvoir l’atteindre. Je veux m’enfuir sans pouvoir y parvenir, il continue à me travailler et au moment où je me résigne à m’évanouir, l’orgasme vient. Elle est violente, déchaînée et elle est suivie d’au moins 4 autres tout aussi dévastatrices avant qu’il ne jouisse à son tour.

Mesdames, j’ai peut-être les pieds qui tremblent en vous expliquant cela. C’est parce que j’ai passé près d’une semaine sans pouvoir faire de mouvement brusque pour éviter les petits orgasmes, comme de mini secousses après un séisme. Mais vous pouvez remarquer que j’ai des larmes aux yeux. Je suis sa prisonnière, il est mon geôlier. Il est mon fils, il est ce bébé dont je ne veux pas mais que la société veut m’obliger à garder. Il est un amant exceptionnel. Il est tout ce qui me prouve qu’une femme est l’égale d’un homme. Qu’une femme peut avoir n’importe quel poste ou responsabilité. Mais il n’est pas un mari. Voilà pourquoi je me dis mère célibataire. Vous pensez que j’ai ma place parmi vous?

Arrête Jennifer!!!🙏🏽

Le respect de la parole donnée. Si il y a un concept que j’ai toujours maîtrisé, c’est celui là. Je me rappelle que le psychologue me disait qu’il ne fallait pas que je confonde vengeance et respect de la parole donnée. Bien sûr que je ne l’ai jamais fait, des fois ils se prennent pour des dieux ces psychologues. Soit dit en passant, je m’appelle Jennifer et je suis psychologue.

Je suis rentrée au pays après 20 ans d’absence et je passe pour une étrangère. Je dois dire que cela ne me dérange en rien et je ne dis jamais que je suis née ici. Je fais des aller retour entre les USA et le pays qui m’a vu naître dans le cadre de mon travail. Je suis avec une ONG qui se spécialise dans l’accompagnement psychologique. Je fais des formations pour des psychologues et j’accompagne personnellement certaines personnes.

Je m’étais toujours promise que quand je rentrerai personne ne me reconnaîtra et ça marche à la perfection. Je me suis arrêté devant la maison de mon père trois mois de cela. Je m’étais perdue et je voulais demander ma route ainsi qu’un peu d’eau. Il y avait comme une odeur de mort qui y flottait. Une voisine de mon âge lui donnait à manger en l’invectivant, aucun des deux ne se souvenait de moi. Je me doutais bien de l’effort colossal que ça devait coûter à mon père et je leur ai offert mon aide pour l’emmener à l’hôpital. Ils me regardaient comme un ange tombé du ciel, j’étais belle et ils ne pouvaient rien y faire.

Je l’emmène dans un hôpital privé où il se fait hospitaliser, à ce qu’il paraît il est très malade. J’écoute le médecin parler d’une oreille discrète, tout en l’observant.

– Vous n’avez pas de famille?

– Non, je n’ai pas de famille, j’avais un frère qui est mort l’année dernière après un voyage aux États Unis. Ma femme est morte plus de 30 ans de cela.

– Pas d’enfants?

– J’en ai eu un mais malheureusement la mort ne voulait pas que je sois heureux.

Je ne pouvais pas le croire, il m’avait tuée. Donc après m’avoir terroriser pendant 15 ans, battue, humiliée, et foutue à la porte à 23hrs. Il me tuait, j’étais pourtant là en vie et je payais ses frais médicaux. Il me répétait que j’aurais pu être sa fille, qu’il me considère comme telle et qu’il regrette de ne pas être mon géniteur. Cela me faisait pleurer et je l’appelais papa. Il ne comprenait pas que cela me faisait souffrir, toutes ces années à me préparer et voilà que maintenant je pleure. Je n’avais pas pleurer depuis mon arrivée aux États Unis. Il me fallait être forte.

Deux semaines après, j’étais passée le voir. Il avait meilleur mine. Et il était seul.

– Ma fille chérie, je pensais que tu avais oublié ton pauvre père.

– Jamais papa, comment te sens-tu?

– On se maintient, le docteur dit que mon cœur est fragile et que je ne devrais pas lui infliger d’émotion forte. Il m’a même interdit d’assister la coupe du monde.

– J’avais pourtant quelques confidences à te faire papa.

– Parles ma fille, tu peux tout me dire.

– Tu dis tout alors soit. Le 21 janvier prochain, j’aurai 41 ans. Je ne suis pas une américaine même si j’ai l’accent mais je suis née ici, l’hôpital est à 2 pas de chez toi, ma mère s’appelait Maryse. Non, ne parle pas encore. Oui, c’est moi. Je suis ta fille, la fille que tu battais a chaque fois que tu posais les yeux sur elle. Je ne pouvais te parler et quand ma mère voulait me protéger, tu la battais aussi. Elle est morte et je pensais mourir après elle. Tu me disais que jamais je n’accomplirais quelque chose de bien de ma vie. Regarde moi, j’ai l’air d’avoir échouer? Tu m’as mis à la porte en me battant et en hurlant à mort, tu as ameuté tout le quartier et interdit à quiconque de m’heberger. On m’a violée 3 fois cette nuit là et j’étais vierge. Tu me pensais morte? Je suis bien vivante et cette pute que tu as comme voisine ne paie rien pour attendre. Ne me regarde pas comme ça, c’est bien moi. Quand j’ai voulu faire ma chirurgie de féminisation faciale, mon mari de l’époque ne voulait pas. Il m’a dit que j’étais une très belle femme et qu’il n’y avait aucune raison pour que fasse ça. Mais j’ai insisté, je lui ai dit que j’avais l’air d’un homme et que ça me tuait. Mais je l’ai fait justement pour que vous ne me reconnaissez pas.

Je me suis marié à 20 ans avec un type venu dans le pays avec un ONG, voilà comment j’ai laissé le pays. Je n’ai même plus voulu entendre parler français. J’ai appris l’espagnol et je n’ai entendu que l’espagnol et l’anglais pendant 20 ans, d’où mon accent. J’ai fait des études de psychologie, j’ai ma photo sur de grands panneaux publicitaires aux États Unis et ailleurs. Je suis une femme du monde, je me suis déjà mariée 4 fois, j’ai une petite fortune personnelle. J’ai foulé plus de tapis rouge que je ne peux compter. J’ai une page YouTube ou j’ai des milliers d’abonnés. J’ai fait des investissements sûrs un peu partout. Alors papa? Je suis toujours un échec? Je t’ai promis que tu regretterais de m’avoir traité de la sorte, ne le regrettes tu pas? Cette nuit là je t’ai dit qu’un jour je paierais tes frais médicaux et tu en seras mort de honte. Donc meurs maintenant, sachant que ta fille sait garder parole!

Mon père fit un AVC. Les médecins n’arrivèrent pas à le sauver. Après l’enterrement, je devins bonne amie de la voisine. Elle ne se souvenait pas de m’avoir piéger. Elle avait pris une photo de moi avec l’une de ses robes et un maquillage complet puis elle avait montré la photo à mon père qui lui me mit à la porte. Elle avait 5 enfants avec 5 pères différents, ça me soulageait un peu car il fallait que quelqu’un prenne soin d’eux une fois leur mère loin.

Je savais qu’elle était une voleuse donc il me fut facile de la faire tomber pour vol. Voler une respectable américaine venue militer pour la santé mentale? C’est un crime et elle va passer 20 ans au loin à son tour, ironique, non? Je lui avais promis de la faire souffrir et je pense que 20 ans en prison quand on a des enfants, c’est pas facile à vivre.

Il y avait des amies qui m’avait recueillie à plusieurs reprises. Je m’arrangeai pour qu’elles trouvent une grosse et belle maison où habiter. Et là elles allaient pouvoir recueillir des filles comme moi a l’époque. Je leur avais promis beaucoup de choses et peu à peu, j’allais les aider à les obtenir sauf l’une d’entre elles qui était une véritable peste. Je lui ai fait perdre tous ses projets donc pas d’argent pour vivre. Si seulement elles savaient que c’était moi.

En sortant de chez mon père, je ne suis pas directement allé chez elles. J’étais allé chez mon petit ami qui à l’époque était un jeune étudiant. C’était mon premier amour, je l’aimais comme on aime personne sauf qu’il était colérique et me battait quand il était en colére. Je lui ai fait la plus grande promesse a l’époque et j’entends le tenir.

J’ai recommencé à sortir avec lui une semaine après mon retour ici. Il a été marié et à eu des enfants mais vit seul dans une belle et grande maison, ça change du deux pièces ou lui et moi vivions. J’ai pris des cours d’autodéfense pendant des années et je le rencontre aujourd’hui et ça ne me sert à rien. Il a beaucoup changé. Il est gentil calme, je suis revenu depuis moins d’un an et je l’ai déjà quitté 3 fois. Il m’a demandé en mariage et j’ai dit non, je suis pas prête. J’ai couché avec son meilleur ami mais il reste calme et réfléchi dans toutes les situations. J’ai beau essayé de le faire sortir de ses gonds, je n’y arrive pas.

Il vient jamais me voir sans m’apporter un cadeau même quand notre couple rencontre les plus graves problèmes. Il me donne tout ce qu’une femme peut rêver mais je n’arrive pas à oublier les coups et les humiliations. Et ce soir je vais tenir ma promesse.

Un taxi me dépose devant chez Lionel. Il est 1hr du matin. J’ai les clés, je rentre, je prépare du thé, je me sers. Je prends le soin de mettre 50mg de promethazine dans le reste. Je pense en avoir mis assez pour endormir un boeuf. Et je vais jusqu’à sa chambre le réveiller.

– Jennifer, Qu’est ce que tu fais la???

– J’ai à te parler mon amour, viens discuter autour d’un thé.

– Je suis pas fan de thé mais d’accord, dit, tout va bien entre nous?

– Tout va pour le mieux mon chéri.

Je buvais à petite gorgée, il avait presque vider la théière, parce qu’il était stressé et moi je prenais tout mon temps. J’adorais ça, je me sentais en position de force.

– Bébé, s’il te plaît.

– Chut, tu sais, je t’aime. Et j’apprécie que tu sois sincère avec moi. Peu d’hommes m’auraient avoué être bisexuel.

– Donc c’est ma bisexualité le problème? Tu sais que l’orientation sexuelle ne change pas, c’est la pratique sexuelle qui peut changer et je l’ai fait, pour toi, pour t’être fidèle. Tu es psychologue donc je ne t’apprends rien.

– J’ai publié une vidéo sur ma chaîne YouTube qui va faire plus de vue que toutes celles publiées avant. J’étais déjà très populaire mais ça va changer beaucoup de chose, je reçois pleins d’email. Je suis invitée à pas mal d’émission. Je pars demain pour les USA.

– Tu reviens quand?

– Dans un mois, je sais pas trop.

– Qu’en est il de nous?

– Tu ne voudrais pas plutôt savoir le sujet de la vidéo?

– J’ai grave sommeil mais oui, allons-y.

– C’est l’histoire d’une petite fille qui mineure rejoins son copain majeur chez lui. Elle a 15 ans et lui 22 ans.

– Euh, c’est de ça que parle la vidéo?

– Non, mais on y est presque. La fille nettoie, lave, repasse et fait à manger. Mais elle n’a jamais su être apprécier à sa juste valeur. Elle est régulièrement et injustement battue. Cette fille est obligée d’attendre dans l’autre pièce qu’il couche avec d’autres filles et garçons. A chaque fois que la fille le quitte pour passer à autre chose. Il va la chercher pour la ramener dans cet enfer. Mais elle lui a fait une promesse, elle lui a dit qu’elle le tuerait une fois où il l’avait trop battu.

– Tu as mis quelque chose dans mon thé, c’est ça? Je sais que c’est toi, dès la première fois où tu m’as embrassé. J’ai jamais cru que tu irais jusqu’au bout de ta transition mais s’il y a quelqu’un pour réussir sa vie, je sais bien que c’est toi. Je te demande pardon pour tout le mal que je t’ai fait.

– Je vais attendre que tu t’endormes pour t’installer dans la douche. Laisse moi te dire comment tu y meurs. Tu marches sur un savon, ta tête se frappe contre un mur et tu perds connaissance. Tu tombes dans la baignoire et tu t’y noies.

– Je risque de me réveiller quand je me noie.

– Je tiendrai ta tête sous l’eau, ne t’inquiète pas.

– Je sais que tu m’aimes, tu n’as pas à tenir une promesse faite plus de 20 ans de cela. Je t’aime et tu le sais, je n’ai jamais aimé d’autre que toi. Des l’instant où j’ai posé les yeux sur toi, j’ai su que tu étais l’élue. Si je couchais avec pleins de gens, c’était pour toi. Je voyais pleins de personnes pour avoir de l’argent pour m’occuper de toi. Je ne voulais pas que tu arrêtes tes études, tu n’étais qu’en seconde. Mais je n’avais pas les moyens de prendre soin de toi correctement. Voilà pourquoi j’étais parfois violent, j’étais frustré. Je le faisais soit pour te protéger contre toi, soit par jalousie.

– J’ai essayé d’aller de l’avant, j’ai déménagé. Tu es venu me chercher, tu m’as battu devant mes amies. Tu es venu me chercher chez des hommes avec lesquels j’étais en couple.

– Mais tu es revenue à chaque fois, quand tes amies te disaient non, tu pleurais mais tu me suivais. Tes hommes voulaient te garder mais tu me suivais toujours. Tu m’aimais, tu m’aimes maintenant et je sais que jamais tu n’as arrêté de m’aimer.

– Je t’aime, je t’aime mais je ne peux faillir à ma promesse, tu as changé mais tu dois payer le mal que tu m’as fait.

– Je n’ai commencé à revivre que le jour où tu m’as embrassé. Je te demande pardon et pour prouver ma bonne foi, je te propose quelque chose. Au lieu de me noyer pousse moi du haut du toit. Si je survis à la chute, tout est pardonné et on va recommencer.

J’essuie mes larmes et je lui réponds: Non. Tu voulais m’empêcher de vivre. M’empêcher d’être moi-même.

– Non, j’habitais une bidonville. On savait que nous étions un couple, ils nous ont laissé tranquille de par mon éducation et du fait que j’étais universitaire. Tu étais un homme, je pouvais pas te laisser sortir habiller en femme ou maquillé.

– Je n’ai jamais été un homme, j’étais un mâle. Et je t’ai toujours dit que j’étais une femme et tu m’avais acceptée en tant que telle sauf que je ne pouvais pas me mettre en expression de genre. J’ai passé 2 ans à prendre des hormones avant de subir la aïdoïopoïèse. Entre temps j’avais fait la chirurgie de féminisation faciale. Je n’ai pas eu à me faire une augmentation mammaire. J’ai du réapprendre à parler. Tout cela à durer 5 ans, c’était douloureux et éprouvant mais je ne regrette rien, c’est a ce moment là que j’ai commencé à vivre. Maintenant, tais-toi et dors, il est temps de mourir monsieur.

– Tu peux appeler Deslauriers, il est médecin. On se renseignait sur les possibilité existant pour que tu commences ta prise d’hormone. Je sais pas ce que tu m’as donné mais c’est fort, je m’endors. S’il te plaît, pense à ce que je te propose.

Je reste là, assis en face de lui. Je ne sais que faire. Pour la première fois, je me dis que je suis allée trop loin. Le docteur Deslauriers est un ami. Il travaille pour moi, je suis chargé de faire l’évaluation psychologique avant et après transition pour les Trans et lui travaille sur les doses d’hormones à donner. Il m’avait dit que c’est un ami qui voulait aider son copain à transitionner qui a attiser sa curiosité sur le sujet. Donc, il ne me ment pas.

Dois-je continuer avec mon plan? Laisser tomber ou le modifier? Après avoir révéler sur ma chaîne YouTube que je suis transsexuelle, je reçois pleins d’email et d’invitation. Peut être que je devrais partir et ne jamais revenir. Je me tourne vers Dieu. Mon Dieu, si jamais tu existes, dictes moi quoi faire. Devrais je tuer l’homme que j’aime? Repartir à zéro? Ou sortir de sa vie?